BIkini Bridge

103: Bikini Bridge

February 17, 2014      Lettres      Philippe Gouillou      no responses

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Un canular de début janvier (dont les effets perdurent) offre un bon exemple de l’efficacité d’exploiter les bases de l’Evopsy.

Premium : un “truc” neuromarketing utilisé par Coca Cola pour faire voir ses pubs, et deux études de neurosciences, la première ayant des conséquences en management. 

Philippe Gouillou


1. Evopsy appliquée : le canular “Bikini Bridge”

Le 5 janvier 2014, les utilisateurs de 4Chan (présenté Lettre 47) ont réussi à tromper un grand nombre de personnes en leur faisant croire qu’après le “Thigh Gap” (espace entre le haut des cuisses) le nouveau critère de beauté des femmes serait le “Bikini Bridge” (“Pont du Bikini”), c’est-à-dire l’espace entre les vêtements et le bas du ventre provoqué par les hanches qui ressortent. 

4chan
(cliquer pour agrandir)

Le canular a excellement bien fonctionné, la presse l’avait relayé, de nombreuses féministes étaient tombées dans le panneau :


Traduction : “J’ai besoin du féminisme parce que mon pont ne me définit pas[1]

et la porte-parole de Dove s’était fendue d’un communiqué pour affirmer[1] :

“Le Bikini Bridge est encore un nouvel exemple de la pression destructrice sur les femmes pour qu’elles se sentent inconfortables avec leur corps.”
Lucy Attley

Plus d’un mois après, il fonctionne toujours et on trouve encore des mannequins pour critiquer cette nouvelle contrainte sur les femmes (Daily Mail).

Les thèmes évolutionnistes

La première raison du succès du canular est bien sûr qu’il a offert aux médias un sujet d’indignation à la mode, qui leur a permis de se positionner en tant que protecteurs des femmes, tout en déprimant ces dernières en publiant des photos de très jolies filles avec des messages culpabilisants. C’est exactement ce qu’il faut pour la publicité (selon le processus expliqué Lettre 89).

A cela, il apportait son insertion dans la compétition sexuelle :

  • Le lien avec le potentiel reproductif est direct :
    • Les images montrent directement la zone ventro-génitale
    • Le critère retenu est un signe de disponibilité (un ventre aussi plat montre que la femme n’est pas enceinte)
  • Les messages viennent rajouter à la culpabilisation en proposant une solution (traduction de l’image du haut : “Si tu as le temps de te plaindre, tu as le temps de faire du sport”)

  • Les messages insistent sur l’intrasexuel en insistant sur l’appartenance au groupe des femmes (“justgirlything”)

Mais la raison principale est ailleurs : ce que ce canular a apporté de plus important est d’avoir créé un nouveau critère de compétition.

La fin 2013 aura vue de nombreuses critiques contre la pression croissante qui serait exercée sur les femmes pour qu’elles correspondent à des critères de plus en plus inaccessibles. Mais il apparaît en fait que la croissance a été celle des critiques, pas celle des critères : alors même que le besoin de compétition augmente (voir le Lipstick Effect présenté Lettre 43), la diversité de la mode a créé un manque de critère universel. Le Tigh Gap et le Bikini Bridge ont rempli ce vide.

L’avenir

Il sera difficile de reproduire un tel succès : on peut difficilement aller plus loin[2]. Il faudra donc soit changer les règles du “jeu”, ce qui est impossible[3], soit changer de cadre.

Cette dernière évolution est en train de se produire : la concurrence qui se dessine n’est plus seulement entre personnes humaines, mais aussi avec les ordinateurs, comme le montre le succès des jeux de réalité virtuelle type Love Plus au Japon :

Notes

  1. Il ne semble pas que ces deux messages soient ironiques…

  2. La chirurgie esthétique des organes génitaux existe déjà.

  3. On ne peut pas changer d’un coup la programmation génétique.

Liens

Images


2. Management : Attention ! Un bonus peut démotiver…

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3. Neuromarketing : La publicité Coca

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4. Overdose d’ocytocine…

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6. Vidéo : Publicité choc (1’40”)

Une forme particulièrement percutante de Guerilla Marketing, à voir jusqu’au bout (SFW : Safe For Work).

Remarque : en un peu moins de 2 ans (depuis avril 2012), cette vidéo a été visionnée plus de 11 millions de fois (+ 2 millions en quelques jours), et d’après les commentaires a eu un fort impact. Il reste cependant à déterminer ce que les spectateurs en auront déduit : on retrouve l’opposition entre émotion et réflexion.

Youtube : Girls going wild in red light district (1’40”)


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Citation de cette page :

(2014) : "Lettre Neuromonaco 103: Bikini Bridge". ( Neuromonaco. Retrieved from https://neuromonaco.com/lettres/lettre103.htm on 20 Dec 2014. 1172 words.

[Lettre Neuromonaco 103: Bikini Bridge](https://neuromonaco.com/lettres/lettre103.htm). Philippe Gouillou. _Neuromonaco_. 17 Feb 2014



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