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127: Cités : les raisons du succès

September 29, 2014      Lettres      Philippe Gouillou      no responses

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Une nouvelle étude démontre que, même à l’heure d’Internet, la proximité physique offerte par la densité des villes est nécessaire au développement de la créativité.

Aussi (premium) : une image vaut mille mots… mais quand faut-il utiliser du texte à la place ?

Cette Lettre est complémentaire à la Lettre Neuromonaco 44 : “Urbanisation : le pouvoir des villes”.


Pourquoi les femmes des riches sont belles

Gouillou, 2014
Le livre à lire pour comprendre les implications des découvertes présentées dans les Lettres Neuromonaco :


1. Cités 1/2 : Superlinéarité des contacts sociaux

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2. Cités 2/2 : Les 5 thèmes clés

Dans CityLab, magazine spécialisé dans l'analyse des cités (anciennement : “The Atlantic Cities”), Michael Mehaffy fait une synthèse des “5 thèmes clés émergeant de la science des cités[1] :

  1. Les cités génèrent la croissance économique au travers de réseaux de proximité, de rencontres informelles, et de “débordements économiques”

  2. Au travers d'une dynamique similaire, les cités génèrent un “dividende vert” remarquablement important.

  3. Les cités réussissent mieux économiquement quand elles se fondent sur une connectivité à l'échelle humaine.

  4. Les cités réussissent mieux quand elles s'adaptent aux dynamiques psychologiques et aux patterns d'activités.

  5. Les cités réussissent mieux quand elles offrent aux résidents un niveau suffisant de contrôle des structures spatiales.

Michael Mehaffy remarque que ces principes avaient déjà été découverts il y a plus de 50 ans par Jane Jacobs (1916, USA – 2006, Canada) :

“Dans un sens, ces leçons ne sont pas neuves. L'urbaniste légendaire Jane Jacobs était célèbre pour ses intuitions visionnaires sur la science émergente de la ‘complexité organisée' et ce qu'elle a offert pour une approche plus efficace de la plannification urbaine – intuitions qu'elle a publiée dès 1961. (en fait, le physicien Geoffrey West du Santa Fe Institute aime à dire ‘ne faire que du Jacobs avec les maths.')”
CityLab[2]

Et en effet, on retrouve bien les conditions de l'effet de superlinérarité décrit Lettre 44.

La diversité

Dans son livre de 1961, Jane Jacobs avait signalé quatre “conditions génératrices de diversité” (les extraits et numéros de page proviennent de la traduction de 1991) :

Conditions n° 1 : L'ensemble du district, et si possible chaque quartier, doit posséder plus d'une fonction primaire, plus de deux de préférence. Cela, pour que ses rues soient remplies de gens qui circulent à toutes les heures de la journée pour les motifs les plus divers mais avec la possibilité d'utiliser les mêmes équipements. (Chap. VIII, p. 157)

Condition n° 2 : Les blocks doivent en règle générale être de petites dimensions pour que l'on ait fréquemment la possibilité d'emprunter une rue transversale. (Chap. IX, p. 183)

Condition n° 3 : le district doit comporter un mélange d'immeubles qui diffèrent par leur date de construction et leur état; ce mélange doit inclure une forte proportion d'immeubles anciens. (Chap. X, p. 191)

Condition n° 4 : La population qui fréquente le district parce qu'elle y réside ou pour toute autre raison devra être suffisamment dense. (Chap. XI, p. 203)

Les cités hypertrophiques

Sur son blog, Andrew Alexander Price va plus loin et défend le retour aux “cités traditionnelles” en opposition aux “cités hypertrophiques”.

Il montre que c'est la largeur des rues qui fait la différence entre les villes où les habitants seront obligés d'utiliser la voiture ou des transports en commun et celles où ils auront naturellement tendance à marcher :

Hypertrophique vs. Traditionnel
Hypertrophique vs. Traditionnel

Il note que cette mode des rues extrêmement larges est apparue avant même l'invention des voitures, même si celles-ci ont permis de la pousser à des extrêmes :

Suburb
Suburb

L'évolution

Il y a plein de raisons différentes qui peuvent orienter une ville vers un type ou un autre d'architecture[3], mais ce choix a des conséquences sur tous les aspects de la vie des habitants.

Face au désastre des “Cités” (au sens urbanistique de la deuxième moitié du XX° siècle…), les urbanistes reviennent donc aux règles d'antan. Par exemple, Oklahoma City, 28e plus grande ville des USA (ici sur Google Maps), a décidé de se réinventer, pour passer d’une ville construite pour les voitures (“car centric”) à une ville orientés piétons (Fast Co.Exist). Ce sera de plus en plus le cas : ce sont nos besoins fondamentaux qui déterminent le succès des villes[4].

Notes

  1. Traduction personnelle depuis CityLab :

    1. Cities generate economic growth through networks of proximity, casual encounters and “economic spillovers."
    2. Through a similar dynamic, cities generate a remarkably large “green dividend."
    3. Cities perform best economically and environmentally when they feature pervasive human-scale connectivity.
    4. Cities perform best when they adapt to human psychological dynamics and patterns of activity.
    5. Cities perform best when they offer some control of spatial structure to residents.
  2. Traduction personnelle depuis CityLab :

    “In one sense, these lessons are not so new. Legendary urbanist Jane Jacobs was famous for her prescient insights about the emerging sciences of “organized complexity” and what they offered for a more effective approach to urban planning—insights she published all the way back in 1961. (In fact, physicist Geoffrey West of the Santa Fe Institute likes to say they are just doing “Jacobs with the math.”)”

  3. Par exemple les habitants de la Côte et de la Corse ont du abandonner les terres fertiles du bord de mer et s'installer dans les hauteurs pour essayer de se protéger des razzias et rapts (plus de 1 200 0000 mis en esclavage du VIIe au XIXe siècle) qui ont ravagé le nord de la Méditerranée pendant plus d'un millénaire (c'est ce que Laurent Lagartempe a appelé : “La grande affliction méditerranéenne”). Les villages perchés, si touristiques aujourd'hui, sont les témoins historiques de contraintes extrêmes qui ont eu un impact démographique majeur.

  4. Voir l'étude d'Equation Research présentée dans l'actualité du 23 juillet 2014 (archivée Lettre 126.2)

Liens

Références

Jacobs, J. (1961). The Death and Life of great american Cities. Random House.
Traduction par C. Parin-Senemaud : Jacobs, J. (1991). Déclin et survie des grandes villes américaines. Ed. Pierre Mardaga.
Réédité aux Ed. Parenthèses avec postface de Thierry Paquot en 2012 : Amazon

Images


3. Communication : des images ou des mots ?

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4. Lettre Quotidienne

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Citation de cette page :

(2014) : "Lettre Neuromonaco 127: Cités : les raisons du succès". ( Neuromonaco. Retrieved from https://neuromonaco.com/lettres/lettre127.htm on 20 Dec 2014. 1341 words.

[Lettre Neuromonaco 127: Cités : les raisons du succès](https://neuromonaco.com/lettres/lettre127.htm). Philippe Gouillou. _Neuromonaco_. 29 Sep 2014



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