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51: Conformité et Soumission

December 10, 2012      Lettres      Philippe Gouillou      2 responses

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De Milgram à Zimbardo, plusieurs études ont montré que presque chacun est prêt à se laisser aller à des atrocités par soumission à l’autorité. Les études se sont poursuivies depuis, elles remettent en cause les analyses originelles et ont des applications en marketing comme en management.
Aussi dans cette Lettre : les particularités du cerveau d’Einstein et “Corrélation implique causalité”.

1. La soumission au dominant

I comme Icare (Milgram)

If you want to tell people the truth, make them laugh, otherwise they’ll kill you.
Oscar Wild

Après une campagne électorale difficile un président est (enfin) élu avec à peine plus de la moitié des voix. Dans les semaines qui suivent, sa cote de popularité prend plus de 15 points et il dépasse les 2/3 (avant de retomber, le plus souvent). Ce n’est pas qu’en France : ce même phénomène se retrouve lors de multiples élections dans de nombreux pays. 

C’est un phénomène que nous avions cité dans la Lettre 22.2 dans son aspect rétroaction positive. Nous verrons ici quelques-unes des études qui l’expliquent, dans le cadre de la psychologie de la conformité.

1.1. La soumission

C’est après le traumatisme de la Deuxième Guerre Mondiale (1939-45) que la Psychologie Sociale s’est le plus développée, notamment pour tenter d’expliquer comment des habitants de pays “civilisés” avaient pu en arriver à de telles atrocités. Les quatre études qui sont restées les plus célèbres :

  • Solomon Asch (1951, 1955) avait demandé à des étudiants de déterminer si une barre affichée était plus ou moins grande que d’autres barres. Le point essentiel est que le testé était entouré de complices de l’expérimentateurs qui donnaient de mauvaises réponses. Il est apparu que, en fonction notamment du nombre de complices, le testé remettait en cause son jugement et se conformait à l’avis majoritaire jusqu’à 35% des fois en moyenne1 (voir Wikipedia FR pour une synthèse). 

  • Muzafer Sherif et ses collègues (Robbers Cave Experiment, 1954, déjà citée Lettre 5.1. : Statut = Prestige + dominance ? et Lettre 39.1 : Les critères de dominance) avaient aléatoirement réparti des enfants tout à fait normaux en deux camps de vacances proches l’un de l’autre, puis fait croire à chacun que l’autre camp voulait les attaquer. Tout de suite la haine s’est développée et elle n’a pu être calmée que par l’invention d’un troisième groupe fictif.

  • Stanley Milgram (1963) avait demandé aux testés de faire mémoriser des associations à un apprenant (en fait un complice) et de le punir au travers de (fausses) décharges électriques en cas de mauvaise réponse. Les testés se sont soumis à l’autorité des chercheurs et beaucoup d’entre eux ont été jusqu’à envoyer des (fausses) décharges mortelles au testé. Cette expérience avait été rendue célèbre en France par le film “I comme Icare“, une version romancée-complotiste de l’assassinat du Président Kennedy2 (vidéo ci-dessous).

  • Philipp G. Zimbardo (Prison Experiment, 1973, avec ses étudiants W. Curtis Banks, Craig Haney et David Jaffe, voir le site dédié) avait aléatoirement réparti des testés en gardiens de prison et prisonniers, et demandé aux premiers de garder les seconds. L’expérience devait durer deux semaines, mais elle a du être arrêtée après seulement une semaine : les actes de tortures des “gardiens” envers les “prisonniers” avaient dépassé les pires craintes. 

Dans tous les cas il s’agissait de personnes tout à fait “normales” : des habitants normaux d’une société occidentale (WEIRD3) normale.

1.2. Se soumettre rend heureux

Les recherches ont avancé depuis et cette impressionnante capacité humaine à se soumettre au point de se transformer en tortionnaire a maintenant été retrouvée dans le cerveau par de multiples études dont :

  • Campbell-Meiklejohn et al (2010) ont montré que le simple fait de se soumettre à l’opinion majoritaire active les zones de récompenses du cerveau.

  • Hein et al. (2010) ont présenté à des fans de football des situations où soit un membre de leur équipe (endogroupe), soit un membre de l’équipe adverse (exogroupe), était blessé, alors qu’ils avaient la possiblité d’aider l’autre en endurant eux-mêmes une partie de la douleur physique. Ils ont trouvé dans certains cas une activation du Nucleus Accumbens, celui-là même correspondant au “Bouton Achat” (voir Lettre 3) du cerveau, quand un membre de l’équipe adverse était blessé4.

1.3. Les bourreaux sont heureux

En décembre 2001, avec les moyens de la BBC, Stephen Reicher et S Alexander Haslam ont reproduit l’étude de Zimbardo avec une différence : les organisateurs n’y ont pas pris de rôle de leadership et ont laissé les “gardiens” et les “prisonniers” s’arranger entre eux (BBC Prison Study : voir le site dédié). Les résultats (Reicher & Haslam, 2006) ont été très différents :

  1. Si les prisonniers ont accepté l’identité sociale qui leur avait été imposée, les gardiens n’ont pas voulu et se sont vite fait dominer par les prisonniers

  2. Un système égalitaire a alors été mis en place

  3. Comme celui-ci a, logiquement, échoué, un système tyrannique commençait à s’imposer face à de moins en moins de résistance (ils ont arrêté l’expérience à ce moment).

Selon leur analyse, c’est le manque d’identité sociale (sentiment d’appartenance au groupe : Tajfel & Turner, 1979) qui a été déterminant :

  • Il a eu un impact destructeur sur l’efficacité : les efforts de chacun des gardiens s’annulaient les uns les autres

  • Il a eu un impact sur la santé mentale : les gardiens ont montré une tendance au burn-out

  •  Il a interdit l’apparition d’un leadership naturel et augmenté l’attrait de la tyrannie

Ils ont énormément publié depuis sur cette étude et ils remettent en cause l’idée que ce serait la soumission qui expliquerait les comportements extrêmes en proposant que ce serait en fait une véritable intériorisation qui en serait à l’origine (Haslam & Reicher, 2008, 2012). Haslam le résume dans son dernier communiqué de presse :

Les personnes normales participent à des actes horribles non pas parce qu’elles deviendraient des fonctionnaires passifs sans âme qui ne savent pas ce qu’ils font, mais plutôt parce qu’elles en arrivent à croire – typiquement sous l’influence de ceux disposant de l’autorité – que ce qu’elles font est bien.” Pr. Haslam
Science Daily

Dans leur dernier article (2012), Haslam et Reicher remarquent que lorsque Stanley Milgram avait revu les bourreaux de son étude, il les avait remerciés pour leur participation en leur disant qu’elle avait été importante pour la science. Ce faisant il leur ôtait toute culpabilité et tout besoin de remise en question :

J’ai été heureux d’avoir pu être utile” a répondu un participant typique, “continuez vos expériences par tous les moyens tant que du bon peut en sortir. Dans ce monde fou d’aujourd’hui, tout gramme de bonté est nécessaire.
(S. Haslam, SD Reicher, K Millward, R MacDonald, unpublished data, in Haslam & Reicher, 2012)

1.4. Application pratique

“Ce n’est pas CE qui est dit qui compte, mais QUI le dit”

Ces études ont un impact à la fois en marketing et en management :

  • Marketing :

    • L’importance de l’influence sociale sur le comportement est beaucoup plus forte qu’on le croyait (voir Nolan, 2010). Donc, en règle générale, il convient de se soumettre et de répéter le discours dominant (Lettre 10.1 : Pourquoi il faut être un robinet d’eau tiède) et, si possible, d’utiliser la technique de la Rebellitude (Lettre 24.4).

    • Montrer un héros (h/f) utilisant votre produit ne doit pas servir qu’à stimuler les neurones miroirs (Lettre 25.3) mais aussi à imposer un dominant  pour activer les programmes de soumission. Ce héros devra bien évidemment se caractériser par un exceptionnel contrôle de son environnement (voir Geary, 2003) et entraîner les autres à sa suite. 

    • Lié au point précédent : bien choisir ses “porte-paroles”. Ce n’est pas CE qui est dit qui compte, mais QUI le dit. C’est bien sûr dans le domaine du pouvoir (la politique) que l’effet est le plus caricatural (voir l’affaire Carrie Prejean5) mais il est utilisable partout.

  • Management : 

    • Les chefs doivent tenir leur rôle, au risque de laisser la porte ouverte à une chute de leadership pouvant mener à la tyrannie.

Notes

  1. Mori & Arai (2010) ont refait cette étude au Japon, sans même utiliser de complices, grâce à des systèmes optiques faisant que les personnes testées ne voyaient pas toutes la même longueur de barres. Ils ont trouvé une forte différence sexuelle : les femmes répondant en 3ème position (donc après 2 avis ne correspondant pas au leur) avaient 3 fois plus tendance que les hommes à se soumettre à l’avis dominant.

  2. Dans le film le testé (correspondant à Lee Harvey Oswald) justifie son comportement de bourreau par une défense “Nuremberg” : “je ne suis pas responsable puisqu’une autorité m’avait demandé de le faire“. C’est une défense classique face à un problème moral qui n’est toujours pas résolu : la seule réponse est d’obliger maintenant les militaires à la fois à obéir aux ordres ET à ne pas obéir aux ordres “illégaux” (voir le procès “Mahé” en cours)

  3. WEIRD = Westernized (Occidentalisées), Educated, Industrialized, Rich and Democratic. Voir Lettre 33.3 : WEIRD : les plus bizarres au monde.

  4. “Aider le membre du groupe était mieux prédit par l’activation de l’insula antérieure pendant la vision de sa souffrance et par des remarques associées d’intérêt empathique. A l’opposé, ne pas aider le membre de l’autre groupe était mieux prédit par l’activation du nucleus accumbens et le degré d’évaluation négative de l’autre.”
    Hein et al. (2010)

  5. Carrie Prejean avait été attaquée par les blogs et la presse Démocrates au point de perdre son titre de Miss California 2009 pour avoir dit… la même chose que Barack Obama 6 mois plus tôt.

Liens

Citation :Si vous voulez dire la vérité, faites rire les gens, sinon ils vous tueront.” (Oscar Wilde)


2. Le cerveau d’Einstein

Le cerveau de Einstein

Le grand scientifique Albert Einstein est devenu le drapeau conforme de la non-conformité. Il est souvent affirmé que son cerveau (prélevé à sa mort en 1955) n’aurait montré aucune particularité, ce qui serait “la preuve” que l’on ne peut rien déduire du biologique.

En fait on sait depuis très longtemps que non : son cerveau présentait bien des différences marquées, et 14 nouvelles photographies du cerveau d’Einstein  apportent de nouveaux éléments.

A partir de la comparaison de ces photos avec celles de 85 personnes normales, Falk et al. (2012) ont pu remarquer que malgré sa petite taille (un peu en dessous de la moyenne) :

“Le cerveau d’Einstein montre un cortex préfrontal extraordinaire, qui peut avoir contribué aux substrats neurologiques de ses remarquables capacités cognitives. Les cortex moteur et somatosenseur primaire près des régions qui représentent typiquement le visage et la langue sont très largement étendus dans l’hémisphère gauche. Ses lobes pariétaux sont aussi inusuels, et peuvent avoir constitué les bases neurologiques de ses talents visuospatiaux et mathématiques, comme cela a déjà été hypothétisé.”
Falk et al. (2012)

Nature rappelle :

“Une étude de 1985 avait montré que deux parties de son cerveau contenaient un nombre inhabituellement important de cellules non-neuronales appelées glia pour chaque neurone. Et une publiée plus d’une décennie auparavant avait montré qu’il manquait au lobe pariétal un sillon une structure appelée l’operculum. Le sillon manquant peut avoir augmenté les connexions dans la zone, que l’on considère liée aux fonctions visuospatiales et aux talents mathématiques comme l’arithmétique.”
Mo Costandi (Nature. 16 Nov 2012)

La nouvelle étude de Falk et al contredit directement cette dernière étude.

Liens


3. Epistémologie : Corrélation implique causalité

Google Trend: Correlation vs Causation

Daniel Engber dans Slate US critique la mode croissante de citer systématiquement la phrase “Corrélation n’implique pas causalité” à chaque fois qu’une découverte basée sur des corrélations est publiée.

Le problème n’est pas que cette phrase serait fausse (elle est parfaitement exacte !) mais que tout est beaucoup plus compliqué. 

J’en profite donc pour recopier un texte sur le sujet mis en ligne sur Evoweb en 2000 : “Des Statistiques et des Humains.” A noter qu’une personne m’avait signalé que le raisonnement tenu n’est pas valide en cas de phénomène cyclique (exemple : sinusoïdal). C’est exact mais cette difficulté s’explique et se résout simplement par la question de niveau d’analyse : il ne faut dans ce cas pas regarder la corrélation au niveau du positionnement à un instant t mais au niveau de l’ensemble des positions possibles.

Corrélation ne signifie pas causalité

Dans “Une logique de la communication“, Paul Watzlawick raconte que la plus forte corrélation trouvée dans les années 1950 a été celle entre la consommation de bière sur la côte ouest des USA, et la mortalité infantile au Japon. Cet exemple a été fréquemment repris pour montrer les limites des statistiques et faire croire “qu’on peut leur faire dire n’importe quoi“. Et en effet beaucoup feront remarquer qu’on ne peut accuser les Américains assoiffés de tuer les Japonais (on remarquera d’ailleurs que personne n’accuse les enfants Japonais de mourir pour assoiffer les Américains).

D’où vient l’erreur ? Et bien c’est tout simple : Corrélation ne signifie pas Causalité.
Considérons les termes : quand deux faits apparaissent comme ayant suivi la même progression dans le temps, nous avons une corrélation. Quand un fait a entraîné l’apparition d’un autre nous avons une relation de cause-à-effet, c’est à dire une causalité. Une causalité peut être directe ou indirecte, à plusieurs niveaux, d’une ou plusieurs conséquences qui elles-mêmes peuvent être parralèles ou séquentielles.

Un exemple simple : un accident de voiture peut être la cause directe d’un passage chez le garagiste. Si l’immobilisation du véhicule oblige son possesseur à l’annulation d’un déplacement, ce même accident en sera la cause indirecte, au deuxième degré : les deux conséquences sont séquentielles (accident => Immobilisation => Annulation). Ce même accident peut aussi être la cause directe d’une hospitalisation, et par là-même la cause indirecte d’autres événements (par exemple la rencontre de l’infirmière). Résumons cela dans un tableau :

Cause Première
Accident de voiture
Conséquences 1°
Immobilisation
Hospitalisation
Conséquences 2°
Annulation
Amour

Nous voyons que l’immobilisation et l’hospitalisation sont deux conséquences parallèles de la même cause, tandis que l’annulation est une conséquence séquentielle de l’immobilisation.

Quand il y a causalité il y a toujours corrélation :

Et la corrélation dans tout ça ? Et bien on peut la trouver un peu partout. Tout d’abord on la trouve dans toute causalité directe : il y a une corrélation entre le nombre d’accidents de voitures et le nombre d’hospitalisations. On la trouve également dans les causalités indirectes, quoique de manière plus faible : beaucoup d’autres éléments peuvent intervenir (on peut rencontrer une infirmière ailleurs que dans un lit d’hôpital), et limiter la relation.

Quand il y a corrélation il y a toujours causalité  :

On peut également trouver une corrélation entre deux conséquences parallèles  : on pourrait calculer la corrélation entre le taux d’immobilisation de véhicules et le taux d’hospitalisation. Pourtant il n’y a absolument aucune relation causale directe entre les deux faits : une corrélation montre l’existence d’une causalité, mais ne la précise absolument pas.

Quelle était la causalité dans l’histoire racontée par Watzlawick ? Tout simplement une forte vague de chaleur sur tout le Pacifique, qui avait incité les Américains à augmenter leur consommation de boissons (dont la bière), et qui avait entraîné de graves problèmes sanitaires chez les Japonais pas encore tout à fait remis de la guerre. La corrélation était bien le symptôme d’une causalité.

Des Statistiques et des Humains.” By Philippe Gouillou. Evoweb. 10 mars 2000

La version de XKCD (n° 552) :

XKCD 552: Correlation

(Traduction : Lui : “Je croyais que corrélation impliquait causalité.” / Lui : “Puis j’ai pris un cours de statistiques et maintenant je ne le crois plus.” / Elle : “Il semble que le cours a aidé.” – Lui : “Euh, peut-être.“)

Image et lien :The Internet Blowhard’s Favorite Phrase: Why do people love to say that correlation does not imply causation?” By Daniel Engber. Slate. Tuesday, Oct. 2, 2012

Dessin : “Correlation” par XKCD (n° 552).


4. Video : Milgram dans I comme Icare

Milgram : I comme Icare

A (re)voir : la célèbre scène de l’expérience de Milgram (1963) sur la soumission à l’autorité vue par Henri Verneuil dans le film I comme Icare : la scène commence à 1h07′

Youtube: I Comme Icare ( FILM COMPLET ) : Lien direct vers 1h07′


5. Articles cités

Asch, S. E. (1951). Effects of group pressure upon the modification and distortion of judgments. In H. Guetzkow (Ed.), Groups, leadership and men (pp. 295–303). Pittsburg, PA: Carnegie Press.

Asch, S. E. (1955). Opinions and Social Pressure. Scientific American, 193(5), 31–35. doi:10.1038/scientificamerican1155-31 (PDF)

Campbell-Meiklejohn, D. K., Bach, D. R., Roepstorff, A., Dolan, R. J., & Frith, C. D. (2010). How the opinion of others affects our valuation of objects. Current biology : CB, 20(13), 1165–70. doi:10.1016/j.cub.2010.04.055

Dugatkin, A. L., & Godin, J.-G. J. (1998). How Females Choose Their Mates. Scientific American, 278(4), 56–61. doi:10.1038/scientificamerican0498-56

Falk, D., Lepore, F. E., & Noe, A. (2012). The cerebral cortex of Albert Einstein: a description and preliminary analysis of unpublished photographs. Brain. doi:10.1093/brain/aws295

Geary, D. C. (2003). Hommes, femmes : L’évolution des différences sexuelles humaines. (P. Gouillou, Trans.) (1ère ed., p. 481). Bruxelles: De Boeck Université.

Haslam, S., & Reicher, S. (2008). Questioning the banality of evil. The Psychologist, 21(1), 2005–2008.

Haslam, S. A., & Reicher, S. D. (2012). Contesting the “Nature” Of Conformity: What Milgram and Zimbardo’s Studies Really Show. PLoS Biology, 10(11), e1001426. doi:10.1371/journal.pbio.1001426

Hein, G., Silani, G., Preuschoff, K., Batson, C. D., & Singer, T. (2010). Neural responses to ingroup and outgroup members’ suffering predict individual differences in costly helping. Neuron, 68(1), 149–60. doi:10.1016/j.neuron.2010.09.003

Milgram, S. (1963). Behavioral Study of obedience. The Journal of Abnormal and Social Psychology, 67(4), 371–378. doi:10.1037/h0040525

Mori, K., & Arai, M. (2010). No need to fake it: Reproduction of the Asch experiment without confederates. International Journal of Psychology, 45(5), 390–397. doi:10.1080/00207591003774485

Nolan, J. M., Schultz, P. W., Cialdini, R. B., Goldstein, N. J., & Griskevicius, V. (2008). Normative social influence is underdetected. Personality & social psychology bulletin, 34(7), 913–23. doi:10.1177/0146167208316691

Reicher, S., & Haslam, S. A. (2006). Rethinking the psychology of tyranny: the BBC prison study. The British journal of social psychology / the British Psychological Society, 45(Pt 1), 1–40; discussion 47–53. doi:10.1348/014466605X48998

Sherif, M., Harvey, O. J., White, B. J., Hood, W. R., & Sherif, C. W. (1954). Intergroup conflict and cooperation: The Robbers Cave experiment. Reading. University Book Exchange Norman.

Tajfel, H., & Turner, J. (1979). A Integrative Theory of Intergroup Conflict. In W. G. Austin & S. Worchel (Eds.), The social psychology of intergroup relations (pp. 33–47). Monterey, CA: Brooks/Cole.

Zimbardo, P. G. (1973). A Pirandellian prison. New York Times Magazine, (April 8), 38.


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Citation de cette page :

(2012) : "Lettre Neuromonaco 51: Conformité et Soumission". ( Neuromonaco. Retrieved from https://neuromonaco.com/lettres/lettre51.htm on 20 Dec 2014. 3323 words.

[Lettre Neuromonaco 51: Conformité et Soumission](https://neuromonaco.com/lettres/lettre51.htm). Philippe Gouillou. _Neuromonaco_. 10 Dec 2012



2 Responses to “51: Conformité et Soumission”

  1. @EstelleAbn says:

    Ce matin, on babille conformité et soumission sur @neuromonaco : http://t.co/XdjdhaDP (Cerveau et Psycho bonjour !)

  2. @Mimbrerooo says:

    51: Conformité et Soumission
    Posted by Philippe Gouillou on Dec 10, 2012 in Lettres | http://t.co/vBEg3nuO

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