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88: Le risque

October 28, 2013      Lettres      Philippe Gouillou      one response

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On ne peut pas ne pas prendre de risque, mais dans certaines circonstances on en prend plus : pourquoi ?

Premium : l’application du Big Five sur l’ensemble des USA a permis de distinguer nettement trois groupes régionaux, une approche complémentaire des comparaisons internationales de niveau scolaire, et trois actualités dont une sur une étude parue cette semaine qui aura probablement un impact majeur.

1. Ce qui augmente la prise de risque


Théorie du Handicap

L’hésitation augmente en fonction des risques et proportionnellement à l’âge.
Ernest Hemingway

La prise de risque est la base du Handicap (signalement fiable, voir explications Lettre Neuromonaco 9) : sans risque il n’y a pas de preuve. C’est bien ce que l’on retrouve :

  • Fessler et al. (2013) ont trouvé que ceux qui prennent des risques physiques non violents sont perçus par les autres comme plus grands, plus forts et plus violents que ceux qui évitent les risques.

  • Ronay & Hippel (2010) ont montré que des jeunes hommes prenaient plus de risques au skateboard (et subissaient donc plus de chutes) en présence d’une femme.

  • Watabe et al., 2013 (étude présentée Lettre Neuromonaco 82.3 et citée à Ecobiz 2013) avaient trouvé que les participants prenaient plus de risque quand la femme qu’ils voyaient en photo était belle que quand elle l’était moins… sauf s’ils avaient auparavant pris un antibiotique.

L’influence des femmes apparaît cependant dépasser le niveau de la séduction : Levav & Argo (2010) ont trouvé qu’un simple contact d’une femme (mais pas d’un homme) suffisait à rassurer les hommes comme les femmes et à les inciter à prendre plus de risques financiers.

Influence biologique

La prise de risque est bien liée à la testostérone circulante (mais pas prénatale), comme l’ont montré de nombreuses études.

Par exemple Apicella et al. (2013) ont trouvé que le taux de testostérone circulante mesurée dans la salive après une prise de risque financier prédit les prises de risques suivantes, indépendamment du fait que la personne ait connu un gain ou une perte.

L’impact de la testostérone apparaît cependant plus complexe. Stanton et al. (2011) ont trouvé que la relation entre l’aversion contre les pertes et la testostérone suivait une courbe en U : c’étaient ceux qui avaient beaucoup ou peu de testostérone qui prenaient le plus de risques.

Il n’y a pas que la testostérone :

  • Comme indiqué Lettre 57 (“Qui êtes-vous ? Qui décide pour vous ?“),  le parasite Toxoplasma Gondii augmente fortement la prise de risque chez les rats… et chez les humains aussi.

  • On retrouve le nucleus accumbens (le “bouton achat” présenté Lettre 3). Par exemple Samanez-Larkin et al. (2010) ont trouvé qu’il modulait la mauvaise estimation des risques financiers des séniors.

La perception du risque

La perception du risque en elle-même impacte bien sûr les choix.

Point amusant : les singes capucins (Cebus apella) présentent exactement le même biais que les humains : ils basculeront dans les mêmes situations d’une orientation gain à une orientation évitement de pertes (Lakshminarayanan et al., 2011).

Au niveau des émotions, Lerner & Keltner (2001) ont trouvé que la peur est l’exact opposée de la colère : cette dernière augmente la prise de risque … et l’optimisme d’un résultat favorable. 

Liens


2. Big Five : les trois différentes personnalités des USA (Premium)

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3. Démographie : les pays avec le plus de matière grise (Premium)

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4. Actualités (Premium)

Cette section premium signale quelques découvertes récentes (qui feront peut-être l’objet de futures lettres) et autres liens intéressants.

Cette semaine : une étude très importante sur le microbiote, une nouvelle carte de différences régionales, et une étude montrant l’effet du rangement sur la créativité.

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5. Articles cités

Apicella, C. L., Dreber, A., & Mollerstrom, J. (2013). Salivary testosterone change following monetary wins and losses predicts future financial risk-taking. Psychoneuroendocrinology. doi:10.1016/j.psyneuen.2013.09.025

Fessler, D. M. T., Tiokhin, L. B., Holbrook, C., Gervais, M. M., & Snyder, J. K. (2013). Foundations of the Crazy Bastard Hypothesis: Nonviolent physical risk-taking enhances conceptualized formidability. Evolution and Human Behavior. doi:10.1016/j.evolhumbehav.2013.09.003

Izquierdo, A., & Jentsch, J. D. (2012). Reversal learning as a measure of impulsive and compulsive behavior in addictions. Psychopharmacology, 219(2), 607–20. doi:10.1007/s00213-011-2579-7

King, A. J., Wilson, A. M., Wilshin, S. D., Lowe, J., Haddadi, H., Hailes, S., & Morton, A. J. (2012). Selfish-herd behaviour of sheep under threat. Current Biology, 22(14), R561–R562. doi:10.1016/j.cub.2012.05.008

Lakshminarayanan, V. R., Chen, M. K., & Santos, L. R. (2011). The evolution of decision-making under risk: Framing effects in monkey risk preferences. Journal of Experimental Social Psychology, 47(3), 689–693. doi:10.1016/j.jesp.2010.12.011

Lerner, J. S., & Keltner, D. (2001). Fear, anger, and risk. Journal of personality and social psychology, 81(1), 146–59. Pubmed:11474720

Levav, J., & Argo, J. J. (2010). Physical contact and financial risk taking. Psychological science : a journal of the American Psychological Society / APS, 21(6), 804–10. doi:10.1177/0956797610369493

Ronay, R., & Hippel, W. V. (2010). The Presence of an Attractive Woman Elevates Testosterone and Physical Risk Taking in Young Men. Social Psychological and Personality Science, 1(1), 57–64. doi:10.1177/1948550609352807

Samanez-Larkin, G. R., Kuhnen, C. M., Yoo, D. J., & Knutson, B. (2010). Variability in nucleus accumbens activity mediates age-related suboptimal financial risk taking. The Journal of neuroscience : the official journal of the Society for Neuroscience, 30(4), 1426–34. doi:10.1523/JNEUROSCI.4902-09.2010

Stanton, S. J., Mullette-Gillman, O. A., McLaurin, R. E., Kuhn, C. M., Labar, K. S., Platt, M. L., & Huettel, S. A. (2011). Low- and High-Testosterone Individuals Exhibit Decreased Aversion to Economic Risk. Psychological science : a journal of the American Psychological Society / APS. doi:10.1177/0956797611401752

Watabe, M., Kato, T. a, Tsuboi, S., Ishikawa, K., Hashiya, K., Monji, A., … Kanba, S. (2013). Minocycline, a microglial inhibitor, reduces “honey trap” risk in human economic exchange. Scientific reports, 3, 1685. doi:10.1038/srep01685


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Citation de cette page :

(2013) : "Lettre Neuromonaco 88: Le risque". ( Neuromonaco. Retrieved from https://neuromonaco.com/lettres/lettre88.htm on 20 Dec 2014. 1205 words.

[Lettre Neuromonaco 88: Le risque](https://neuromonaco.com/lettres/lettre88.htm). Philippe Gouillou. _Neuromonaco_. 28 Oct 2013



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