119: Beauté (perçue) et pouvoir

Sommaire

1. Beauté (perçue) et pouvoir
2. Biais perceptif : l'effet Cheerleader
3. Différence sexuelle d'empathie face au stress
4. Lettres de la semaine
5. Vidéo : La réalité de Matrix

1. Beauté (perçue) et pouvoir

Cette Lettre est complémentaire aux Lettres Neuromonaco 46.2 : "Objectiver les femmes pour mieux les détruire" et 83 : "Argent et comportement"

Belmi & Neale (2014) ont demandé à des personnes d'écrire à propos d'un épisode où elles s'étaient senties plus ou moins belles, et les ont interrogées sur leur accord avec des affirmations comme "certains groupes de personnes sont simplement inférieurs à d'autres" et "des plus faibles salaires pour les femmes et les minorités ethniques reflètent simplement leur plus faible niveau de talent et d'éducation".

Ils trouvé que plus une personne se sent belle (indépendamment de sa beauté réelle), plus elle soutient une vision hiérarchique du monde… parce qu'elle se croit en haut de la hiérarchie :

• Une plus haute perception de sa propre beauté (SPA : Self-perceived attractiveness) augmente le soutien à l'inégalité

• A l'opposé une plus faible SPA fait baisser le soutien à l'inégalité et aux hiérarchies

• Ces effets sont dus au fait que la SPA influençait la perception de sa propre classe sociale

• Le pouvoir, le statut et l'estime de soi n'expliquent pas ces effets

Les personnes se sentant belles étaient aussi moins généreuses envers une oeuvre de charité.

Cette étude est à rapprocher de celles citées Lettre 83 et de celle de Lammers et al. (2013) qui avait montré qu'un simple priming de pouvoir avant un entretien de recrutement (se rappeler d'une bonne ou d'une mauvaise expérience) a un impact sur les chances de recrutement.

Plus généralement, elle est aussi à rapprocher de la technique de déstabilisation des femmes qui consiste à leur faire un compliment sur leur physique ou leur tenue : Lettre 46.2…

Liens

• A bad hair day can have corporate consequences, says researchers. Della Bradshaw. Financial Times. May 23, 2014

• Les gens qui se trouvent beaux se sentent socialement supérieurs. Top Santé. 24 avril 2014

• Press Release: Researchers: A Few Bad Hair Days Can Change Your Life. Friday, April 11, 2014

Références

Belmi, P., & Neale, M. (2014). Mirror, mirror on the wall, who’s the fairest of them all? Thinking that one is attractive increases the tendency to support inequality. Organizational Behavior and Human Decision Processes, 124(2), 133–149. doi:10.1016/j.obhdp.2014.03.002

Lammers, J., Dubois, D., Rucker, D. D., & Galinsky, A. D. (2013). Power gets the job: Priming power improves interview outcomes. Journal of Experimental Social Psychology, 49(4), 776–779. doi:10.1016/j.jesp.2013.02.008

2. Biais perceptif : l'effet Cheerleader

3. Différence sexuelle d'empathie face au stress

4. Lettres de la semaine

Les Abonnés Premium ont reçu au cours de la semaine dernière les trois articles ci-dessus et aussi : "Perception : la couleur qui n'existe pas" et "Beauté et Opium"…

Cinq autres lettres sont envoyées cette semaine :

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5. Vidéo : La réalité de Matrix

"C'est une chose commune dans mes écrits qu'une femme aux cheveux bruns se montre à la porte du protagoniste et lui dise que son monde est une illusion trompeuse."

"Nous vivons dans une réalité programmée par ordinateur, et le seul indice que nous en ayons, c'est quand une variable quelconque est changée et qu'une altération de notre réalité se produit."

Philip K. Dick, 1977^[1]

Cette vidéo de Robert Grigsby Wilson montre que le film Matrix (1999) n'est pas seulement "Dickien", mais qu'il reprend aussi énormément d'éléments visuels de nombreux autres films [2].

Pour rappel : la question de la réalité de la réalité était le thème de la Lettre Neuromonaco 25 : "Réalités, ToM et Neurones Miroirs".

Notes

1. "It's a common thing in my writings, that a dark hair girl shows up at the door of the protagonist and tells him that his world is delusional."
   
   "We are living in a computer programmed reality and the only clue we have to it is when some variable is changed and some alteration in our reality occurs."
   
   Philip K. Dick, Conférence à Metz (France), 1977. La première phrase est à 2'20", la deuxième à 3'50".

   Remarque : les sensations de "déjà vu" sont maintenant expliquées par un "bug" de notre cerveau, pas par un bug de la matrice comme le défendait P.K. Dick.

2. Films cités : A Better Tomorrow (1986) ; Akira (1988) ; Alice In Wonderland (1951) ; Dr. Who: The Deadly Assassin (1976) ; Drunken Master (1978) ; Fist of Legend (1994) ; Ghost In The Shell (1995) ; Iron Monkey (1993) ; Koyannisqatsi (1982) ; Once Upon A Time In China (1991) ; Strange Days (1995) ; Tai-Chi Master (Twin Dragons) (1993) ; The Killer (1989) ; Total Recall (1990).

Liens

• Vimeo: Everything Is A Remix: THE MATRIX. Robert Grigsby Wilson. (6'35")

• Youtube: Did Philip K. Dick disclose the real Matrix in 1977? (4'45")